Ces derniers jours, j’ai eu une forte envie de me retrouver en France. J’avais envie d’être dans les calmes et belles rues d’Avignon, de prendre un café dans mon café préféré, de manger une tartine Place des Corps Saints, de me promener en petite robe légère sans me soucier du regard des passants. J’ai cru un moment la dernière fois que j’ai quitté la France pour venir m’installer au Caire, que j’en avais fini avec ma vie française. Évidemment, les choses sont bien plus compliquées que ça. Je me sens chez moi en Égypte, c’est un pays que j’aime d’un amour passionnel, mais la France est aussi chez moi. Il y a des choses que j’adore et que je déteste dans les deux pays. C’est la difficulté de se sentir chez soi à deux endroits différents, ce sentiment de schizophrénie qui n’est pas toujours facile à gérer.

C’est vrai qu’aujourd’hui, après dix ans de voyage, je gère beaucoup mieux le manque et la vie « ailleurs », rien à voir avec la première fois que j’ai quitté mon chez moi à 20 ans pour aller vivre un an à Berlin. Depuis il y a eu la vie au Maroc, en Russie, en Égypte et en Palestine, et puis des tas de voyages qui m’ont fait grandir et me renforcer. N’empêche qu’il y a toujours ces petits moments où j’aimerais être ailleurs, là où se trouve la deuxième moitié de mon cœur d’artichaut. Il y a pourtant fort à parier que si j’étais en France actuellement, je souhaiterais certainement… être en Égypte ! 🙂 Mais ces moments ne durent pas, cette semaine quelques jours de cafard puis une invitation à diner dans une merveilleuse famille égyptienne, une discussion au soleil avec une amie, un repas sur le Nil avec une autre et les couleurs des immeubles cairotes me rappellent pourquoi je suis là, passionnément. 💛🍀

 

Schizophrénie