Tour du monde de mes appartements – Partie 1

Maintenant que je suis enfin installée dans mon appartement damascène, je ne peux m’empêcher de me remémorer tous les appartements dans lesquels j’ai vécu.

Berlin, Allemagne.

Mon premier appartement était une colocation dans le quartier de Wedding à Berlin. J’ai déménagé à Berlin en septembre 2008 pour y faire mon année Erasmus. J’ai visité de nombreux appartements, j’avais vraiment en tête l’appartement parfait avec les colocs parfaits, j’avais donc beaucoup de mal à me projeter dans un espace. Finalement j’ai fini par trouver une colocation dans le Nord de Berlin, à Wedding, à l’époque un quartier résidentiel très tranquille et pas en vogue du tout, ce qui a apparemment beaucoup changé aujourd’hui. C’était un appartement berlinois typique, avec de hauts plafonds, quelques moulures et du parquet. Un bel appartement. Par contre ma chambre n’était pas meublée mais cela me permettait d’acheter un mobilier qui me plairait même si j’avais un budget très limité. Commença alors la course effrénée de quelques jours avec Sarah qui devait elle aussi acheter quelques affaires. Nous avons fait plusieurs aller-retours par jour à Ikea à transporter seules nos meubles dans le métro et jusqu’à nos appartements respectifs. Et finalement la petite chambre ressembla à un petit chez moi qui me plaisait bien. J’avais même acheté une télévision d’occasion sur internet à une petite grand-mère dans un quartier pas très loin de chez moi, et j’avais ramené ma Playstation et mes collections de DVD lors d’un aller-retour en France et je les regardais en boucle les (nombreux) jours de pluie. Je me sentais plutôt bien dans cet appartement et avec mes colocs.

Malheureusement quatre mois plus tard, le bail n’était pas renouvelé par le propriétaire et nous apprenions que tout le monde devait déménager. Au mois de janvier 2009, je me suis donc mise en quête d’un nouvel appartement. Au même moment, une de mes amies espagnoles était aussi à la recherche d’un appartement avec deux autres de ses amies, espagnoles également. Nous avons fini par trouver un appartement dans l’hypercentre de Berlin juste à côté d’Alexanderplatz. Nous partagions une chambre pour deux, nous avions un salon sympathique et une cuisine. J’avais vendu la plupart des meubles achetés pour le précédent appartement et, comme je partageais ma chambre avec une autre personne, je ne pouvais pas vraiment l’organiser comme je voulais ou y disposer mes affaires comme je le désirais.

Même si ce n’était pas forcément le plus pratique, ce fut tout de même une sacrée expérience de partager ma chambre et mon appartement avec trois autres filles espagnoles. J’étais très timide et je ne sortais pas beaucoup à l’époque et ça m’a fait du bien de côtoyer cette bande de fêtardes même si je ne me greffais pas à toutes leurs soirées. L’organisation de l’appartement se passait plutôt bien, nous faisions le ménage à tour de rôle, en tout cas je ne me rappelle pas d’un conflit à ce sujet. Les filles utilisaient la cuisine et moi très peu, seulement pour faire de la purée et des batônnets de poisson haha.

Marseille, France

De retour en France, je suis retournée m’installer quelque temps chez mes parents puis je suis allée m’installer avec mon copain de l’époque à Marseille. Nous avons pris un appartement ensemble, non meublé, que nous avons aménagé à notre goût, enfin j’avais plutôt l’impression que c’était à son goût. A part la pièce qui était mon petit atelier, à ce moment-là j’étudiais le stylisme et je prenais des cours de couture.

Ma pièce préférée : mon atelier <3

Au fur et à mesure que ma relation avec mon copain se détériorait, j’avais de plus en plus envie de me créer mon propre cocon et de me sentir réellement chez moi. J’ai finalement quitté mon copain et Marseille, et je suis revenue m’installer à Avignon pour reprendre mes études universitaires en septembre 2011.

Avignon, France

Je n’avais plus envie de vivre chez mes parents et je souhaitais vraiment vivre seule, complètement seule pour la première fois de ma vie. J’ai eu beaucoup de chance car au moment où je cherchais, un bel appartement appartenant aux parents d’une amie se libérait dans le centre-ville d’Avignon et j’ai pu m’installer dans ce l’appartement que je nommais bientôt « l’appartement de la libération ». C’était la première fois que je me retrouvais seule quelque part et que je pouvais réellement faire ce que je voulais chez moi. J’ai passé une année et demi à vivre dans cet appartement. Une année et demi qui m’ont appris à vivre seule, à m’organiser en fonction de moi, mes envies, mes besoins, sans personne d’autre, à être autonome et indépendante. C’est aussi pendant cette période que je suis partie pour mes premiers voyages solo en sac-à-dos, deux semaines en Norvège puis cinq semaines en Chine. Je crois que c’est réellement à ce moment-là que j’ai compris l’importance de vivre seule et qu’a commencé ma quête de l’indépendance.

Cet appartement était parfait pour moi car la base était très belle : un beau carrelage au sol, lumineux, une jolie cuisine simple et neutre, et il n’était pas meublé. J’ai ainsi pu le meubler exactement comme je le voulais. Je pouvais enfin laisser libre cours à mon imagination et à mes envies, et laisser parler mon obsession du détail. Plus personne ne pouvait maîtriser le monstre de contrôle et d’organisation que je peux parfois être.

Ouarzazate, Maroc

En janvier 2013, ce fut pourtant l’heure de quitter mon appartement d’amour pour partir vers de nouvelles aventures. Le Maroc m’attendait. Je partais pour un stage de 4 mois dans une école à Ouarzazate dans le sud du Maroc, aux portes du désert. Cette expérience-là aussi allait changer ma vie et marquer le début de mon amour inconditionnel pour le Monde Arabe. Mais c’est un autre sujet.

J’arrivais donc à Ouarzazate en janvier 2013. J’ai été hébergée par une famille marocaine (famille d’une amie à moi en France qui m’avait aidée à trouver mon stage, Meriem <3) qui m’a accueillie à bras ouverts. Le coup de foudre a été immédiat avec cette famille, et surtout la maman et ses filles. Mais même si je les aimais beaucoup, j’avais besoin de mon indépendance et je décidai de me mettre en quête d’un appartement. Il se trouve que plusieurs professeurs de l’école partageaient une maison et m’ont proposé de prendre la dernière chambre de libre, ce que j’ai accepté.

Ma belle maison marocaine.

 

La maison avait un rez-de-chaussée où vivait Habib, franco-marocain, un premier étage où vivait Marie, française, et Aïssam, marocain, et où se trouvaient également un grand salon ainsi que ma chambre, puis au deuxième étage se trouvaient une autre Française, Viviane, la cuisine et la terrasse.

La vue depuis la terrasse.

 

Le Maroc a été pour moi une parenthèse dorée où j’ai complètement perdu la notion du temps. Je me suis laissée porter par la légèreté et la douceur de la vie à Ouarzazate. J’allais à l’école, puis j’allais me promener, boire du thé avec mes amis, j’allais faire les courses et nous cuisinions tous ensemble à la coloc avant de retourner nous promener en ville quelques heures. Je n’ai que peu voyagé pendant la période de mon stage tellement j’étais heureuse dans cette bulle, mais je me suis rattrapée plus tard.

On n’y va pas molo sur l’appropriation culturelle.

 

J’adorais cette maison, j’adorais ma vie là-bas mais je ressentais tout de même le besoin à un moment-donné de retrouver un lieu à moi, plus confortable où je pourrais disposer mes affaires et installer ma décoration dans le moindre détail. C’était pour moi une quasi obsession de maitriser l’aménagement dans le moindre détail.

Je rentrai en France en mai 2013 avec pour objectif de terminer mon Master, mais le destin avait décidé de m’envoyer autre part. J’avais postulé sans grand espoir dans un Institut de langues à Moscou. Je n’y croyais pas trop, je n’étais pas encore diplômée, j’étais même loin d’avoir terminé mon mémoire de Master, et l’entretien avec le directeur ne s’était pas très bien passé, c’était mon premier entretien dans ce contexte et je ne connaissais pas les objectifs. Pourtant, par un coup de chance, la personne qui devait venir a annulé et le poste m’a été donné.

Moscou, Russie

En juillet 2013, je partais donc pour Moscou. Je récupérai l’appartement d’une collègue qui quittait son poste. C’était un petit appartement dans un quartier résidentiel de Moscou aux immeubles de style soviétique. L’immeuble n’avait rien d’exceptionnel et l’appartement non plus. Mais la recherche d’appartements était très compliquée à Moscou et j’avais de la chance d’avoir quelque chose tout de suite. Je partageais l’appartement avec ma coloc russe, Marina. Moscou a été une expérience très mitigée pour moi. J’ai adoré la ville que j’ai arpenté pendant des mois, mais j’ai aussi eu de gros problèmes de sécurité : on a tenté de m’agresser le premier soir où j’étais là-bas, j’ai du évacuer mon immeuble en pleine nuit en raison d’un appel anonyme concernant une bombe dans mon immeuble, et quelques autres péripéties assez morbides. J’ai rapidement décidé de partir car je ne me sentais pas à l’aise dans cette vie. De plus, je travaillais beaucoup, j’étais très mal payée et je passais ma vie dans les transports en commun car je donnais des cours à des adultes dans des entreprises aux quatre coins de la ville sans logique géographique chaque jour. Je pense que c’est ce combo qui m’a donné envie de retrouver un endroit rien qu’à moi, qui me rassurerait, avec toutes mes affaires, et un quotidien plus calme. Ma famille et mes amis me manquaient, j’avais envie de retrouver une stabilité. J’ai donc écourté mon contrat et je suis rentrée en France fin décembre 2013 dans le but de m’installer, de passer le CAPES (seule fois de ma vie où j’ai eu cette idée) et de faire ma vie en France. LOL.

Évidemment vous le savez déjà, la vie n’en avait pas décidé ainsi et avait d’autres plans pour moi, entre autres m’envoyer vivre aux quatre coins du Moyen-Orient… La semaine prochaine nous partirons donc pour l’Égypte et la Palestine avec des appartements qui valent encore le détour !

Lecture #5 – Aïcha, la bien-aimée du Prophète

Depuis que j’ai lu Saladin l’année dernière, Geneviève Chauvel est devenu une de mes autrices préférées et une de mes références en terme de Moyen-Orient.


Aïcha, la bien-aimée du Prophète nous plonge au cœur de l’histoire d’amour entre le Prophète et une de ses femmes, Aïcha, celle qui deviendra sa favorite, celle qu’il a formée, à qui il a transmis toutes ses connaissances. Après Khadiga, la première femme du Prophète, morte avant qu’il ne se marie avec Aïcha, elle fut la seule présente pendant les Révélations. Dès son plus jeune âge, elle a entendu, retenu et consigné les versets du Coran ainsi que les commentaires du Prophète. Avec son caractère bien trempé, elle réussira à se faire respecter en tant que figure indispensable de l’Islam et deviendra une référence dans le monde musulman, de son vivant mais aussi après sa mort.

Encore une fois, Geneviève Chauvel m’a submergée d’émotions grâce à son livre. Il faut un sacré caractère et une ouverture d’esprit incomparable pour s’atteler à l’écriture de la vie d’une femme telle qu’Aïcha. Elle a réussi à mettre de côté son regard de femme occidentale blanche et chrétienne pour nous conter avec passion la vie de cette femme arabe et musulmane du VIIe siècle.
Fascinant, passionnant, éblouissant…
❤️

Lecture #4 – Si je t’oublie Alexandrie

Après avoir lu L’Algérie c’est beau comme l’Amérique, j’ai lu un deuxième roman graphique de la fabuleuse maison d’édition Steinkis : Si je t’oublie Alexandrie.

A la mort de sa grand-mère, Jérémie décide de remuer le passé de ses grands-parents, Juifs expulsés d’Égypte à l’époque de Nasser. Il ne sait que peu de choses sur ce passé trouble et son grand-père ne semble pas enclin à partager avec lui ses souvenirs. Jérémie décide alors de partir en quête de son histoire familiale accompagné de sa mère. Son épopée le mènera dans la très restreinte communauté juive d’Égypte, puis à la recherche d’informations en Palestine et le plongera au cœur de la quasi indicible question juive au Moyen-Orient pour tenter de comprendre ses racines et son héritage.

Émouvant et juste, une belle découverte !

Mini-série – LES SAUVAGES, Sabri Louatah et Rebecca Zlotowski

LES SAUVAGES, ou la claque de la semaine.

Adaptée des romans éponymes de Sabri Louatah, cette mini-série de 2019 est un chef-d’œuvre.

Je ne vous dirai que peu de choses sur le pitch pour ne rien vous spoiler : un Français d’origine maghrébine se présente à l’élection présidentielle… Et ça part en cacahuètes.

Un casting impeccable, un scénario haletant extrêmement bien ficelé et une réalisation puissante vous tiendront en haleine jusqu’à la fin.
Malgré les seuls 6 épisodes de la série, l’histoire de Sabri Louatah et la réalisation de Rebecca Zlotowski exploitent habilement et justement différents thèmes actuels et importants tels que l’immigration, la quête identitaire de différents points de vue.

Je ne peux que vivement vous conseiller cette merveille dévorée pour ma part en deux soirées ❤️
(Et en plus il y a Fianso en acteur incroyable de sincérité et de justesse.)

Lecture #3 – After the Prophet

Trouvé par hasard à l’aéroport de Beyrouth, j’ai flashé sur la couverture de ce livre et le thème prometteur : la naissance du conflit entre les Sunnites et les Chiites. Sous la forme d’un roman commenté, Lesley Hazelton raconte les problèmes de désignation du calife après la mort du Prophète Muhammad. Je ne connaissais que les grandes lignes. J’ai dévoré ce livre qui m’a apporté de nombreuses connaissances précises sur cette période intense pour l’Islam.
Ce fut aussi une véritable boîte de Pandore qui a amené d’autres questions. Questions auxquelles j’ai en partie répondu grâce à la lecture qui fera l’objet du prochain article Aïcha, la bien-aimée du Prophète.

Lecture #2 – Le mariage de plaisir

Le mariage de plaisir ~ Tahar Ben Jelloun

Dans les années 50, Amir, un Marocain de Fès qui voyage régulièrement au Sénégal pour plusieurs mois pour son travail, a pour habitude de contracter là-bas un « mariage de plaisir », une sorte de mariage en CDD avec une Sénégalaise qu’il aime beaucoup. Après plusieurs années et plusieurs mariages de plaisir contractés, il décide d’officialiser cette relation, de faire de cette femme sa seconde femme et de la ramener à Fès. De cet amour naîtront des jumeaux, un noir et l’autre blanc.

Dans cette fresque familiale Tahar Ben Jelloun nous confronte aux questions de racisme présentes au Maroc à travers Amir et sa femme puis leurs enfants et leurs petits-enfants, chacun avec son rapport particulier à son identité et à son héritage selon sa couleur de peau.

Une belle claque et un gros coup de ❤️

Retrouvez-moi sur mon compte lecture IG (partagé avec une amie) : @carlota_amila

Lecture #1 – Soufi, mon amour

« Soufi, mon amour », Elif Shafak

 

Parmi mes petites manies, il y a celle de bien aimer lire « in situ ». Quand je suis en Egypte, j’aime bien lire des romans égyptiens, en France des romans français, bref t’as compris l’idée.

Je me gardais ce roman de côté depuis un moment, attendant le jour où j’allais aller à Istanbul. Ce fut chose faite en janvier dernier, d’où cette belle photo du roman devant Aya Sofia.

« Soufi, mon amour », c’est l’histoire d’une Américaine, Ella, qui après avoir tout donné pour sa famille, notamment ses enfants, désormais assez grands et autonomes, décide de reprendre une activité professionnelle et est embauchée dans une maison d’édition. Le premier roman qu’elle va avoir entre ses mains est un livre qui raconte la rencontre entre le poète Rumi et le célèbre derviche Shams.

La réelle histoire de ce livre n’est pas celle d’Ella mais bien celle de Rumi et Shams, et c’est une pépite. C’est une histoire sur l’amour sous toutes ses formes, sur la foi et sur le cheminement personnel de chacun, à tout âge et à toutes les époques.

A dévorer !

Passion bonnes sœurs

Sœur Emmanuelle

Cet été j’ai lu l’autobiographie de Sœur Emmanuelle « Confessions d’une religieuse » où elle raconte son entrée au couvent à l’âge de 20 ans, sa vie de religieuse, son métier d’enseignante qu’elle a exercé en Turquie, en Tunisie et en Egypte, les études qu’elle a suivies jusqu’à plus de cinquante ans (elle avait une licence de grec, une de latin, une de philosophie, etc.) et son expérience de près de 20 ans dans un bidonville du Caire à vivre au sein de cette communauté si particulière de la capitale égyptienne ainsi que le combat qu’elle a mené pendant toute cette période pour améliorer leurs conditions de vie.

Les Zabbaleens – Les Chiffonniers du Caire

La première fois où j’ai vraiment entendu parler du travail de Sœur Emmanuelle, c’est lorsque j’ai traversé ce bidonville que l’on appelle « Garbage City » pour aller visiter différentes églises situées près de ce quartier. C’est le quartier où les éboueurs du Caire ramènent les déchets, les trient, les recyclent et les revendent. La particularité de ce quartier c’est que les gens vivent au milieu de ces déchets. Ils sont partout. Autrefois ces éboueurs s’occupaient du ramassage des ordures de la ville du Caire mais en 2003 la municipalité décide de confier cette tâche à des compagnies étrangères. Cette décision a largement impacté la population des Zabbaleens pour laquelle le ramassage et le traitement des ordures représentent leur gagne-pain principal. La majorité des Zabbaleens sont coptes (environ 90%), la seconde activité principale est l’élevage et la vente de porcs. Or en 2009 le gouvernement, prétextant une épidémie de grippe aviaire, fait abattre une grosse partie de l’élevage de porcs du quartier. C’est un nouveau coup dur pour l’économie déjà très précaire du quartier.

C’est en 1971, au moment de sa retraite, que Sœur Emmanuelle décide de s’installer vivre avec les Chiffonniers. Elle va partager leur quotidien dans le bidonville et commencer son combat solidement aidée par Sœur Sara et autres personnes qui vont lui prêter main forte : accès à la santé, à l’éducation, moments de rencontre entre différentes confessions ou classes sociales, création d’un dispensaire, d’une école et de bâtiments en brique (les Chiffonniers vivaient alors dans des tentes ou des abris en tôle) et mise en lumière de la situation dans ce quartier, elle agit sur de nombreux fronts.

El Seed

C’est aussi ce quartier que l’artiste El Seed a voulu mettre en lumière grâce à son œuvre « Perception », une calligraphie qui s’étend sur différents bâtiments et qui se complète selon l’endroit où l’on se place pour l’admirer.

Cette œuvre est d’ailleurs la première image du documentaire « Trash Town » consacré à ce quartier et à ses habitants.

En savoir plus :

*Sœur Emmanuelle, sa vie et son association au Caire ASMAE

https://www.asmae.fr/soeur-emmanuelle/

 

*Les Zabbaleens

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/en-direct-du-monde/en-direct-du-monde-dix-ans-apres-sa-mort-le-travail-engage-par-soeur-emmanuelle-se-poursuit-en-egypte_2987555.html

Taking A Peek of The Zabbaleen: The Garbage People of Cairo, Egypt

Une ville poubelle en Égypte (Éboueurs Zabbaleen)

Schizophrénie

Ces derniers jours, j’ai eu une forte envie de me retrouver en France. J’avais envie d’être dans les calmes et belles rues d’Avignon, de prendre un café dans mon café préféré, de manger une tartine Place des Corps Saints, de me promener en petite robe légère sans me soucier du regard des passants. J’ai cru un moment la dernière fois que j’ai quitté la France pour venir m’installer au Caire, que j’en avais fini avec ma vie française. Évidemment, les choses sont bien plus compliquées que ça. Je me sens chez moi en Égypte, c’est un pays que j’aime d’un amour passionnel, mais la France est aussi chez moi. Il y a des choses que j’adore et que je déteste dans les deux pays. C’est la difficulté de se sentir chez soi à deux endroits différents, ce sentiment de schizophrénie qui n’est pas toujours facile à gérer.

C’est vrai qu’aujourd’hui, après dix ans de voyage, je gère beaucoup mieux le manque et la vie « ailleurs », rien à voir avec la première fois que j’ai quitté mon chez moi à 20 ans pour aller vivre un an à Berlin. Depuis il y a eu la vie au Maroc, en Russie, en Égypte et en Palestine, et puis des tas de voyages qui m’ont fait grandir et me renforcer. N’empêche qu’il y a toujours ces petits moments où j’aimerais être ailleurs, là où se trouve la deuxième moitié de mon cœur d’artichaut. Il y a pourtant fort à parier que si j’étais en France actuellement, je souhaiterais certainement… être en Égypte ! 🙂 Mais ces moments ne durent pas, cette semaine quelques jours de cafard puis une invitation à diner dans une merveilleuse famille égyptienne, une discussion au soleil avec une amie, un repas sur le Nil avec une autre et les couleurs des immeubles cairotes me rappellent pourquoi je suis là, passionnément. 💛🍀